Paris-Manchester 1918
Conservatoires en temps de guerre

Fernand Halphen, « mort pour la France »

Fernand Gustave Halphen

18 février 1872 (Paris) – 16 mai 1917 (mort pour la France)

Issu d’une famille de la haute bourgeoisie juive, Fernand Halphen est le fils du banquier Georges Halphen et d’Henriette Antonia Stern, fille du banquier Antoine Jacob Stern. Violoniste, il étudie la composition auprès de Gabriel Fauré en 1888 avant de rentrer au Conservatoire de Paris, où il suivra l’enseignement de Jules Massenet. Premier accessit de contrepoint et fugue en 1895, Halphen remporte l’année suivante le Second grand prix de Rome[1].

Fernand Halphen effectue son service militaire durant ses études entre novembre 1893 et septembre 1894 au 4e régiment d’infanterie de Fontainebleau. Promu caporal à sa sortie, il est nommé sous-lieutenant en 1899 puis lieutenant en 1907. Le milieu familial n’est probablement pas pour rien dans cet avancement militaire : outre un cousin germain de son père polytechnicien, Fernand Halphen peut compter sur le prestige acquis par son beau-frère Roger Levylier (1857-1928), capitaine saint-cyrien décoré de la Légion d’honneur en 1899.

Rappelé à l’activité le 1er août 1914, Fernand Halphen est affecté au 13e régiment territorial d’infanterie, sous les ordres du colonel Le Moyne. Alors que les régiments territoriaux ne comprennent pas de musique régimentaire, le colonel charge Halphen de créer un orchestre dès les premiers jours de la guerre. À travers cette musique, le colonel entend accompagner les cérémonies officielles de l’arrière-front, maintenir le moral des populations civiles et divertir les blessés.

Entouré du flûtiste Louis Fleury (1878-1926), créateur de Syrinx de Debussy en 1913 et de Marcel Tournier (1879-1951), nommé en 1912 professeur de harpe au Conservatoire, il recrute une cinquantaine de musiciens[2], pour la plupart musiciens amateurs dans des orphéons ou fanfares locales avant la guerre. La musique régimentaire donne de nombreux concerts entre août 1914 et mai 1917, moment où elle est définitivement dissoute. Atteint de dyphtérie au début de l’année 1917, Fernand Halphen est rapatrié à Paris le 1er mai 1917 et décède deux semaines plus tard.

Bibliographie

Schnapper Laure, 2014 : « Fernand Halphen (1872-1917), un musicien au service de la France », in Doé de Maindreville Florence, Etcharry Stéphan (dir.), La Grande Guerre en musique. Vie et création musicales en France pendant la Première Guerre mondiale, Bruxelles : éd. Peter Lang, p. 121-138.

Schnapper Laure (dir.), 2017 : Du salon au front. Fernand Halphen (1872-1917), Paris : Hermann.

[1]Pierre Constant, 1900 : Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs, Paris : Imprimerie nationale, p. 772.

[2]La musique est rapidement réduite à une trentaine de musiciens.

Lien: http://data.bnf.fr/fr/14846427/fernand_halphen/