Paris-Manchester 1918
Conservatoires en temps de guerre

Lettres d’Olga Picard à sa sœur Anna Brodsky

20 octobre – 4 novembre 1919

Olga Picard, née Skadovsky, écrit de Russie à sa sœur Anna Brodsky après la guerre. Son fils Léon a été blessé en service actif.

Très chère sœur

Je suis heureuse de vous savoir tous les 4 en vie, mais je suis très inquiète de même temps de notre Léon, il me semble que les suites des brûlures qu’il a reçu à la guerre sont très graves et que tu me caches la vérité.

6 mois j’étais sans avoir de vos nouvelles, enfin ce mois-ci j’ai reçu ta lettre écrite le 1er Avril, il m’a dit que le docteur lui conseille 2 mois de repos.  Quelques jours après je reçois ta carte du 1er Sept.  Cette carte n’a été en route que 6 semaines.  Tu m’envois l’adresse de Léon, mais je n’ai puis me décider d’en profiter, j’attends qu’il m’écrire lui-même quelques mots et je te prie m’envoyer la lettre ci-jointe.  Je lui ai écrit plusieurs lettres adressés toutes rue du Louvre poste restante Paris-

Je me porte bien, je travaille toujours beaucoup sans trop me fatiguer,  l’habitude et devenue si grande… naturellement nous vieilissons et nou faiblissons un peu…

8 juin 1921

Olga Picard, née Skadovsky, écrit de Russie à sa sœur Anna Brodsky après la guerre. Olga est toujours en Russie ; Léon a repris son travail de pharmacien et soigne des blessés de guerre convalescents.

8/6 21

…Je suis à la campagne, à 22 verstes d’Odessa, en plein champs, là où j’étais l’année dernière, dans le même apartement.  Je m’y trouve en[c]ore mieux, parce que mes propriétaires sont déjà bien connus, braves et honnêtes gens.  Je comptais en avoir Léon ici pour un mois, mais cela ne sera pas.  Il a tellement à faire et de plus en plus.  Au labo il fait le travail des chemistes partis sous les drapeaux, à l’hôpital pour les blessés.  Il se charge de la besogne de ceux qui s’en vont pour tout l’été à la campagne…

Photographie d'un soldat inconnu

Photographie d’un soldat inconnu portant l’uniforme de l’armée française, mais soupçonné d’être Léon Picard. Vers 1917.